vendredi 6 février 2009

Les Solistes

Sandrine DECURE - Soprano

Après un Premier Prix de chant au Conservatoire National de Région de Rouen dans la classe de Michel Lecoq, Sandrine Decure a travaillé notamment avec Anne-Marie Deschamp pour l’étude de la musique médiévale et Howard Crook pour la musique baroque.

Professeur de chant dans les écoles de musique et de danse de Petit Quevilly (depuis 1996) et de l’Agglomération elbeuvienne (depuis 1993) elle dirige également l’ensemble vocal Cantoria de l’E.M.D.E.A.
Sandrine Decure a travaillé pour Région Musique de 1998 à 2001 et fait partie du choeur de l’Opéra de Rouen depuis 2000 sous la direction de Laurence Equilbey, de Daniel Bargier et puis de Gildas Pungier.
Elle Participe régulièrement au Festival de Noël de Saint Aubin-lès-Elbeuf, dans des oeuvres variés tels que West Side Story de Bernstein et La Flûte Enchantée de Mozart (dans lequel elle tient le rôle de Papagena aux côtés de Sharon, Coste, Amira Selim, Sylvia Vadimova …


Marina Haquet - Mezzo-soprano

Parallèlement à sa formation de pianiste et d’organiste (Prix de piano, Médaille d’or de musique de chambre, titulaire des Grandes Orgues de la Collégiale de Gournay-en-Bray), Marina Haquet entreprend des études de chant lyrique et obtient un DEM dans la classe de Tania Gedda au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rouen. Elle travaille ensuite avec des ensembles vocaux prestigieux comme « Les Jeunes Solistes » sous la direction de Rachid Saphir. Elle tient la partie d’alto solo du Requiem de Mozart sous la direction de Didier Beloeil et est également sollicitée par le Choeur de Chambre de Rouen pour interpréter le solo du Te Deum de Charpentier et des Lamentations de Jérémie de F.Durante sous la direction de Daniel Bargier.
Membre de Choeur de l’Opéra de Rouen depuis 2003, elle travaille sous la direction d’Oswald Sallaberger (Don Giovanni de Mozart, 9ème symphonie de L.V.Beethoven, Missa di Gloria de Puccini, La Traviata et le Requiem de Verdi) et sous la direction de Marc Minkowski (l’enlèvement au Sérail de Mozart). Elle chante en novembre 2004 avec le choeur Accentus dirigé par Laurence Equilbey un programme consacré à Strauss et Wagner.

Andrew Austins - Ténor

Né a Wolverhampton en Angleterre, Andrew a fait ses études musicaux a The Royal Academy of Music a Londres avec Ilse Wolf et Robert Spencer, et puis a Munich en Allemagne avec Hans Hotter।A Londres il a chanté avec les ensembles les plus prestigieux, notamment The Schutz Choir, BBC Singers et The Academy of Ancient Music, sous la direction de Roger Norrington, Pierre Boulez et Christopher Hogwood.Il s'est installé en France pour devenir premier ténor avec Groupe Vocal de France a Paris et maintenant travailler partout en France et en Suisse avec le Schweizer Kammerchor a Zurich et le Basler Madrigalisten a Basel.Soliste avec les groupes et chorales en France et a l'étranger, utillsant ses dons exceptionnels dans la musique du XX1 eme siècle et le répertoire de Bach et Haendel.

Teddy Henry - Ténor

C’est adolescent qu’il commence le chant au sein de la Maîtrise de Seine-Maritime que dirige Jean-Joël Duchesne। Après des études au CNR de Rouen et l’obtention d’une licence en musicologie, il intègre le « jeune chœur de paris – centre de formation pour jeunes chanteurs », cycle spécialisé du CNR de Paris, sous la direction de Laurence Equilbey. Il sort diplômé de cette école en 2008.
Cette même année, il chante le rôle de Filippo dans l’Infedelta delusà de Haydn sous la direction de Martin Gester (Le Parlement de Musique) à la Cité de la Musique de Strasbourg.
En 2008 et 2009, il participe à la belle production de Cadmus et Hermione de Lully, dirigée par Vincent Dumestre (Le Poème Harmonique) et mise en scène par Benjamin Lazar (spectacle donné à Rouen en 2008 – DVD Alpha).

Arnaud Richard - Baryton

Prix d’excellence du Conservatoire de Musique de Caen en 2000, Arnaud Richard a poursuivi sa formation auprès du baryton et pédagogue Alain Buet. Il débute sur scène en interprétant le rôle de Sarastro dans Die Zauberflöte de Mozart au festival de Nice-Gattières. Affectionnant le répertoire lyrique, il participe régulièrement comme soliste aux productions de l’Opéra de Rouen. En 2006, il est Gugliemo dans Cosi fan tutte de Mozart avec l’ensemble Amadeus (dir. L. Hirsche). En 2005, avec Le Poème Harmonique (V. Dumestre), il participe à la retentissante production du Bourgeois Gentilhomme et, en 2008 interprète le Géant et Mars dans l’opéra Cadmus et Hermione mis en scène par Benjamin Lazare à l’Opéra Comique.
Sa sensibilité pour la musique baroque l’amène à chanter en soliste avec différents ensembles, La Maîtrise de Caen, Les Musiciens du Paradis (A. Buet), Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles (O. Schneebeli), Les Paladins (J. Correas), Ausonia (Mira Glodeanu, F. Hass), La Fenice (J. Tubery), La Symphonie du Marais (H. Reine) …
Dans le domaine de l’oratorio, il a chanté la Cantate pour Basse BWV 82 de Bach ainsi que les Requiem de Fauré, Duruflé, Brahms, Mozart, La Passion selon Jean de Bach, Le Messie de Haendel, les Carmina Burana de C. Orff …
Il se passionne aussi pour la mélodie et le Lied et se produit régulièrement en compagnie du pianiste Xavier Leroux. Il remporte en 2006, le deuxième prix de mélodie au concours international de Marmande.

lundi 2 février 2009

Gilles Benkemoun

Après des études musicales effectuées au Conservatoire National de Région de Boulogne-Billancourt et au Conservatoire National Supérieur de Paris (où il est admis dès l’âge de 15 ans), Gilles Benkemoun obtient les premiers prix de piano, d'harmonie et de contrepoint. Il se perfectionne ensuite auprès de maîtres tels que Gabriel TACCHINO, Pierre BARBIZET, André GOROG, Jean-Bernard POMMIER et Paul BADURA-SKODA. Il donne à dix-huit ans son premier récital de piano au Centre Culturel de Soissons, sa ville natale, avec la sonate "Appassionata" de Beethoven et la " Leggierezza" de Franz Liszt et se produit rapidement en musique de chambre avec des artistes confirmés (Michel Crenne, Jeanne Loriod, Guy Deplus, Guy Dangain, Antoine Curé…)

Lauréat du Prix du Festival International de Zumaïa (Espagne), Gilles Benkemoun est régulièrement invité à se produire en concert sur les scènes françaises et européenne (Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne, Roumanie…). Il participe notamment en tant que soliste invité aux productions de l'Ensemble Orchestral de Haute-Normandie ("Trois Petites Liturgies" de Messiaen, "Les Quatre Tempéraments" d'Hindemith, le Concerto d'Olivier Bernard…), de l'Opéra de Rouen ("La Dame aux Camélias", "Les Noces" de Stravinsky, "Enoch Arden" de Strauss…), ainsi que de l'Opéra d'Avignon, de Cantorbéry et de Hagen. Il se produit parallèlement au sein des festivals d'Orléans, de Zumaïa (Espagne), de la RAI Uno, d’Octobre en Normandie.

Passionné par la direction d'orchestre, Gilles Benkemoun en étudie d’abord les subtilités auprès de Nicolas BROCHOT et se perfectionne ensuite à l'Académie de Vienne avec le Maître Salvador MAS CONDE. Il dirige à Vienne l'Orchestre Symphonique de Sofia et fonde, la même année à Rouen, l'Orchestre de Normandie.
En 2000, Gilles Benkemoun se voit confier des mains de Pierre Duvauchelle, fondateur et directeur musical du célèbre Orchestre de Chambre de Paris, la direction de l'Orchestre de Chambre de Normandie. Pierre Duvauchelle aimait à dire de Gilles Benkemoun, qu’il considérait comme l’un des plus capables de sa génération : « ce qui est remarquable chez ce pianiste, c’est qu’il est capable de jouer Mozart comme Mozart, de jouer Chopin comme Chopin aurait joué... »


Aujourd’hui encore à la tête de l’Orchestre de Chambre de Normandie, Gilles Benkemoun a réuni et fidélisé autour de son projet un ensemble d’instrumentistes solistes régionaux parmi les plus talentueux.
Variable dans sa forme, de trois à seize musiciens, l’orchestre propose un répertoire très large et très divers puisant tantôt aux sources du passé, dans la veine des compositeurs de l’Europe galante (Bach, Mozart, Vivaldi), ou s’ouvrant vers la musique contemporaine et les créations originales, dans le giron des grands maîtres de Russie (Tchaïkovski, Chostakovitch) ou de France (Satie, Debussy, Poulenc).
Invité des festivals internationaux de Liège, Santander ou Osaka, l’Orchestre de Chambre de Normandie est régulièrement convié à se produire sur les scènes normandes et parisiennes, devant un public toujours plus nombreux et enthousiaste.

Daniel Bargier

Après avoir étudié la clarinette, Daniel Bargier se tourne vers la direction de chœur. Il suit l'enseignement de Philippe Caillard et travaille la technique vocale avec Marie-Claire Cottin. Aujourd’hui, il est responsable de la formation vocale et de la pratique chorale au sein du Département de Musicologie de l’Université de Rouen, et enseigne la direction de chœur au Conservatoire à Rayonnement Régional de cette ville. Daniel Bargier dirige le Chœur de Chambre de Rouen depuis 1986. Le long travail qu’il a entrepris pour amener cette formation au meilleur niveau, a été récompensé dans plusieurs concours internationaux (Tours 1994, Arezzo 1996), et permet à ce chœur amateur d'être régulièrement associé aux productions d'ensembles professionnels de premier plan, comme l'Orchestre de l'Opéra de Rouen, Le Poème Harmonique ou le Café Zimmermann. Chef associé du Chœur Régional Vittoria d’Ile de France (Victoires de la Musique Classique 1998), auprès de Michel Piquemal, il a également collaboré avec Laurence Equilbey à la direction du Chœur de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie, dont il est le chef référent depuis septembre 2006. En 2004 et 2005, il a été régulièrement invité à préparer le Chœur de Radio France pour des productions avec l’Orchestre National ou l’Orchestre Philharmonique, collaborant ainsi avec Alain Altinoglu, Lawrence Foster, Emmanuel Krivine, Armin Jordan, Georges Prêtre ou Myung Whun Chung. Cette saison, sollicité par Le Poème Harmonique, il participe à la production de Cadmus et Hermione de Lully, préparant le chœur pour Vincent Dumestre.

dimanche 1 février 2009

Introduction à la passion selon St Jean de J.S. Bach

Introduction à la passion selon St Jean de J.S. Bach


Bach à Leipzig
Lorsque Jean-Sébastien Bach arrive à Leipzig en 1723, à l'âge de 38 ans, c'est déjà en artiste et compositeur accompli qu'il prend le poste de " Kapellmeister " de la Thomaskirche. Il y restera jusqu'à sa mort en 1750.
L'école de l'église St-Thomas dont il a la charge a une longue tradition de formation musicale. Elle doit pourvoir les quatre églises de la ville en choristes.
La période de Leipzig sera pour Bach, la plus féconde dans sa production liturgique. La presque totalité de ses cantates, ses passions, ses oratorios, ses magnificat datent de cette époque. Il y compose aussi énormément pour l'orgue, son instrument de prédilection.
Ce compositeur aux talents sans limites n'a pourtant laissé aucune production dans un genre pourtant très prisé à l'époque : l'opéra. La vingtaine de compositions vocales profanes qui nous sont parvenues nous laissent entrevoir toutes les possibilités qu'aurait pu développer Bach dans cet art de l'opéra. Mais il ne l'a pas pu. Et pour cause, c'est par contrat qu'il s'est engagé à ne s'en tenir qu'à des compositions non théâtrales. Il saura contourner cette interdiction en exprimant ses capacités théâtrales dans ses Passions.

La " Passion " dans la tradition allemande
La " Passion ", passage de l'évangile qui relate la Passion du Christ, est mis en musique dans toute l'Europe dès le X° siècle. A l'occasion de la Semaine Sainte, des représentations exceptionnelles ont pour but d'attiser la ferveur populaire. La représentation de la Passion a en général lieu le Vendredi Saint. On propose ainsi une représentation quasi-théâtrale en utilisant des chanteurs solistes caractérisés, sans toutefois aller jusqu'à les costumer et user de décors. Au début les seuls personnages représentés sont le Christ, l'Evangéliste et la " turba ", foule qui est chantée par la maîtrise de l'église.
Lors de la réforme luthérienne la tradition perdure mais en langue allemande. La forme évolue avec l'introduction de chorals en introduction, en intermèdes et en conclusion, puis des arias s'y intègrent pour sceller la forme oratorio-passion.
En général, les Passions se découpaient en deux parties, afin d'encadrer le sermon du prédicateur. Le texte des Passions s'éloigne parfois de la stricte lecture des Evangiles, pour intégrer des textes poétiques contemporains ou plus anciens propices à la méditation et même des textes d'autres Evangiles.



Les " Passions " de Bach
On suppose qu'il en a écrit quatre, une pour chaque évangile bien que deux d'entre elles seulement nous soient parvenues en totalité : la Passion selon St-Jean et la Passion selon St-Matthieu. De la passion selon St-Marc, un seul mouvement nous est parvenu. Quant à sa Passion selon St-Luc elle est perdue, et la version que l'on entend parfois est d'authenticité plus que douteuse.
De ses quatre Passions, la Passion selon St-Jean est probablement la première, écrite dès 1724, donc peu après son installation à Leipzig. La Passion selon St-Matthieu suivra de peu en 1727.

Il existe 4 versions de la passion selon st Jean de j.s. Bach.
Depuis la Réforme, la ville de Leipzig avait coutume de donner le vendredi saint la Passion selon saint Jean dans la seule église Saint-Nicolas pour les services du matin. Les textes évangéliques se parèrent peu à peu d'interventions chorales qui, pour représenter la foule, harmonisaient le cantus firmus.

En 1717, les autorités de Leipzig permirent d'exécuter une passion-oratorio de style polyphonique lors de la liturgie des vêpres, soit l'après-midi, du Vendredi Saint. Cet oratorio de la Passion devait être chanté en deux parties, encadrant un long sermon du prédicateur. Le texte de l'oratorio devait mêler le récit évangélique et des commentaires méditatifs. Plusieurs poètes proposèrent des livrets susceptibles d'être mis en musique pour ces cérémonies. L'un des plus célèbres était alors Der für die Sünde gemarterte und sterbende Jesus (Jésus, qui a souffert et est mort pour nos péchés) de B. H. Brockes qui servira de base au texte de la passion selon st jean de Bach.

A partir de 1721, l'habitude fut alors prise avec le prédécesseur de Bach, Johann Kuhnau, de donner une passion entièrement mise en musique, chaque année, alternativement dans l'une des deux principales églises de la ville : Saint-Thomas, église dans laquelle Bach occupera le poste de maître de chapelle, ou Saint Nicolas.

Tout juste nommé, J.S. Bach doit donc présenter une passion-oratorio, et c'est à Saint-Nicolas, le Vendredi Saint 7 avril 1724, lors des Vêpres, que la Passion selon Saint Jean fût donc donnée pour la première fois.

L'année suivante, 1725, Bach la repris et la transformant assez profondément, ajoutant en particulier des mouvements fondés sur des chorals luthériens.

Bach dirigea une troisième exécution de la Passion selon Saint Jean Vers 1730, retournant alors à la version initiale.

La quatrième et dernière, initialement prévue en 1739, fut donnée vers 1746-1747. J.s. Bach s'inspira de diverses sources littéraires, faisant alterner textes sacrés et poésie madrigalesque. Elle reprend pour une grande part celle de la première audition, la succession des morceaux étant en tous points identique.